dimanche 30 mai 2021

ATELIER DU "TOUCHER" POUR "A TROIS ON A MOINS FROID"

Pour mon livre "A trois on a moins froid", j'ai imaginé de proposer aux enfants un atelier sur le toucher. J'ai mis dans un petit sac trois figurines: une peluche lapin dont on repère bien les grandes oreilles, un écureuil que l'on distingue bien car il a un corps dur et une queue froufroutante duveteuse et comme je n'ai pas trouvé de hérisson qui pique un peu, j'ai mis dans le sac une brosse à cheveux de la même taille que les deux autres personnages. 

 

Je demande à l'enfant de glisser sa main dans le sac, à l'aveugle, et de me dire ce qu'il pense avoir touché. Les réponses sont magiques:

Un mouton, une souris, un ours, un renard, un rhinocéros, une poule, un coq, deux bisous, un carré, un oiseau, un dinosaure, un sac à pic, un Lego, trois animaux. Un je-sais-pas-c'est-quoi. Et le maintenant célèbre "rat mort" !

Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est leur montrer à la fin les trois "objets". Et notamment la brosse. Il y a des enfants qui roulent des yeux, qui n'en reviennent pas, persuadés qu'ils étaient d'avoir touché un "vrai" hérisson-jouet. Eh non! Tu es tellement persuadé que ça ne peut être qu'un hérisson qu'on peut te le faire croire. Une façon de les initier très tôt aux fake news !

TUTO : COMMENT ON PEUT SACCAGER UN TRAVAIL EN DEUX MINUTES

 

Thierry et moi, on a fait trois séances d'une demi-journée dans une classe. En l'occurrence, des CM2. Chaque enfant a créé son livre pop-up. Il a imaginé l'histoire, que j'ai retravaillée avec lui/elle. Puis il/elle a dessiné et collé ses dessins. C'est plein de couleurs, de folie, ça en jette.

Il ne reste plus qu'à faire la couverture. On donne la consigne: "Vous n'écrivez pas directement sur la première page du livre. Vous écrivez le titre sur une feuille à côté que vous collerez par la suite. Parce que si c'est raté, c'est dommage, vous avez super bien réussi l’intérieur du livre et vous gâchez tout en deux minutes.

Oh là là! Comme on a bien fait. Un élève s'y est pris à dix fois avant d'obtenir le titre définitif.

Son erreur, on ne l'a pas vu tout de suite, c'était de découper trop vite le papier sur lequel il voulait inscrire son texte... Et les fautes d'orthographe aussi, un peu.

 

Ne pensez pas que je me moque. J'aime bien au contraire que les enfants se trompent un peu. On apprend souvent plus de ses erreurs (même si ça peut prendre un peu de temps).  




lundi 15 mars 2021

La série "Et si on était..." est enfin lancée

Elle devait paraître en avril et juin dernier. Mais comme les librairies ne pouvaient pas ouvrir leurs portes, ma nouvelle série chez Magnard Jeunesse a reculé pour mieux sauter.

Et voici les trois premiers tomes de cette série particulière, destinée aux CP et CE1; et plus si affinités.

Le concept.. oh là là, ça fait sérieux, concept.... Disons que l'idée de départ, ce sont deux enfants, Nélida et Nino qui, à partir d'une situation banale du quotidien, vont s'imaginer un monde parallèle, une aventure qui les fait vraiment rêver. Leur vie de tous les jours se transforme en péripéties extraordinaires.

Ainsi, un banal repas de famille devient le lieu d'un match de foot enflammé ("Et si on était des footballeurs"), les courses au supermarché deviennent un champ de courses, mais de chevaux, cette fois ("Et son était des chevaux") et le pommier du voisin n'est rien de moins qu'un navire en perdition ("Et si on était des pirates").

Bienvenue dans l'imaginaire fécond du frère et de la sœur !



Le plongeoir... en route vers le best seller

 C'est pas souvent qu'on ressent quelque chose comme cela quand on écrit mais là, allez, je lance les paris: mon livre "Le plongeoir" paru en mars 2021 aux éditions Talents Hauts et regroupant trois nouvelles sur le consentement, je le vois dans les best sellers de l'année. Ou de la décennie. En tout cas, il ne va pas passer inaperçu. Ma main à couper!

D'habitude, j'écris des histoires légères et pleines d'humour et j'adore ça. Mais, cette fois, j'ai eu envie d'écrire des textes hyper sérieux qui sortent des tripes (et de mon schéma habituel, donc). En quelque sorte mon "Tchao Pantin"!

Alors, on se retrouve dans quelques semaines et on verra si mes prédictions sont les bonnes.

A l'occasion,  que vous vouliez me faire gagner ou non mon pari, n'hésitez pas à lire "Du haut plongeoir", "Un saut dans la rivière" et "C'est l'amour à la plage". Les textes sont courts mais ils ont pour mérite d'ouvrir la discussion et les débats jusqu'à plus soif !

Qu'est-ce que le consentement ? Est-ce que, quand on ne dit pas non, on dit oui ?


Et une pluie de bonnes critiques :

 

* TéléramaMichel Abescat

Oppression masculine, consentement, injonction à la virilité… Elsa Devernois propose trois nouvelles écrites avec vivacité et justesse. Une excellente base à la réflexion. Dès 13 ans.

Apparemment rien que de très banal. Des situations que chacun a connues, sans y accorder plus que ça d’importance. Elsa Devernois les présente avec finesse et sensibilité, en quelques mots la scène prend vie, aucun détail n’est indifférent, les dialogues sont justes et rapides. Et le malaise surgit car les trois nouvelles qui composent ce court recueil montrent, derrière l’apparente banalité, la violence qui s’y exerce, inacceptable et pourtant quotidienne.

Et sans doute est-ce là la principale force de ces textes qui traitent du consentement, et des mécanismes de domination masculine en deçà de ses formes les plus dramatiques. Pour en montrer le caractère systémique.

Écrites avec vivacité, ces trois nouvelles, riches de détails quant à la manière dont s’exerce la domination, sur l’injonction à la virilité et la difficulté pour les victimes à dire non, constituent un excellent point de départ à la réflexion et à la discussion collectives.

 

* LECTURES ET PLUS

Avec une belle lucidité, Elsa Devernois aborde le thème du consentement chez les jeunes. Un sujet difficile à cerner et qui, pourtant, est hyper présent dans notre quotidien.

Il n'est pas question ici de consentement d'ordre sexuel comme on a pu le découvrir sous la plume de Vanessa Springora. Et c'est peut-être ce qui rend ce recueil de nouvelles si dérangeant dans toutes les interrogations qu'il suscite et les comportements qui interagissent ici. Parce que les situations évoquées, on les a tous connues et on n'en est pas vraiment fiers.

(…) Ces trois situations, on les a tous et toutes plus ou moins vécues. Elles nous parlent d'autant plus qu'Elsa Devernois nous les expose sans faux-semblants, avec une authenticité rare et en démontre les abus en toute franchise. Cette notion de consentement est décidément bien trouble. Comment, quand et où s'arrêter à temps pour ne pas empiéter sur la liberté de ceux que l'on côtoie? C'est d'autant plus pernicieux qu'on agit ainsi sans s'en rendre compte, en toute bonne foi et qu'on ne comprend pas alors la réaction de l'autre, celui sur qui on a agi sans son accord.

Avec tact et une grande sensibilité, Elsa Devernois sait trouver les mots pour en parler et nous confronter à nos attitudes et nos comportements sans aucun jugement. C'est fort et puissant à la fois, et percutant.

Un recueil à mettre entre toutes les mains et pas seulement celles des ados.

D'Elsa Devernois, aux éditions Talents hauts.

Publié dans lectures jeunesse, Pages d'histoires

 

* OPALIVRES

3 histoires courtes ayant en commun la natation et surtout la domination masculine sur des adolescent.es qui se voient imposer l’acte de plonger ou de nager. C’est parfois difficile de refuser de faire comme les autres au risque de perdre face.

La difficulté à dire non est parfois pris comme un consentement chez les hommes. Ces 3 nouvelles aident à réfléchir sur cette différence.

Trois points de vue différents pour parler de consentement, d’emprise et de domination avec les adolescents. Il ne faut pas oublier que tout acte imposé génère de la peur et l’absence de plaisir.
Ces trois histoires montrent la difficulté à vivre une situation que l’autre a décidé à notre place. On n’est pas loin du harcèlement sous une forme insidieuse. 


* Mafamillezen « Les textes, courts et percutants, sont faciles à parcourir, même par les ados les moins portés à la lecture ! Leur auteur Elsa Devernois, qui s’est déjà fait remarquer par plusieurs prix prestigieux pour ses livres jeunesse (Prix Michel Tournier, Prix de l’album de Brive) aborde en délicatesse des thèmes importants, sans dramatiser mais en incitant à la réflexion.»


* RICOCHET

Court et percutant, à poursuivre utilement par une discussion sur le harcèlement.

Les très courtes histoires se suivent sans préavis, et on passe d’un personnage à l’autre avec un effet de rebond intrigant. Il est toujours question d’eau – piscine, étang ou mer – et de notion de consentement. La première jeune fille ne supportera pas d’être forcée de sauter du plongeoir, mais le fera volontiers à son rythme. Le garçon suivant sera sans aucun doute traumatisé de l’apprentissage express de la brasse que lui inflige son cousin plus âgé. La mère de la dernière scène sourira devant la bêtise de son fils face à sa copine pas contente qu’il l’oblige à se baigner dans le froid. Par des longueurs (en crawl) détournées, Elsa Devernois fait subtilement saisir que pouvoir n’est pas vouloir. Court et percutant, à poursuivre utilement par une discussion sur le harcèlement.(Sophie Pilaire)


BLOG:

https://www.nouveautes-jeunesse.com/2021/03/le-plongeoir-elsa-devernois-talents-hauts-2021.html

Savoir dire non. 
À la piscine, le plongeoir fascine et fait
peur. C'est le cas pour Ady et sa copine. Mais quand deux garçons demandent qu'elles viennent les rejoindre, elles vont commencer  à s'approcher. 
C'est alors qu'elles sont entraînées contre leur gré jusqu'au plus haut des plongeoirs. Vont-elles arriver à redescendre ? Quels seront leurs
sentiments après cette expérience ?  
Dans une seconde histoire, le héros est chargé de s'occuper de son jeune cousin. Il l'amène à la rivière où il espère pouvoir bien s'amuser dans l'eau. Mais ce dernier est
terrifié. Il ne sait pas nager...
Enfin le dernier récit propose le regard d'un adulte sur le jeu de son fils qui tente d'
empêcher sa petite amie, pas prête à nager dans l'eau froide, de rejoindre le sable.
J'ai beaucoup aimé ce recueil. En trois courtes nouvelles, il nous interpelle. Savons-nous dire non ? Et ce refus est-il toujours entendu ? Pourquoi ? 
Les trois histoires sont complémentaires. Il y a le
ressenti de la victime dans le premier cas, l'impression de bien faire de l'agresseur dans le second cas et enfin la position de témoin.
Cela permet au lecteur de vivre de différents points de vue la scène et de mieux
décoder ce qui se passe.
L'ensemble met en lumière la question du consentement et la nécessité de
savoir dire non, et le crier si nécessaire.
A Lire !


* BABELIO

FabtheFab
Elsa Devernois est une autrice pour la jeunesse prolifique, elle a publié plus de 250 histoires (édition et presse) de 1993 à aujourd'hui.
Comme toujours dans la collection Ego, "des romans courts et choc pour les ados qui disent je" , il s'agit de dénoncer les violences faites aux femmes et apprendre aux jeunes à dire non. Ces trois nouvelles parlent bien du consentement. L'originalité tient à la place du narrateur, tout d'abord la victime dans la première nouvelle, le bourreau dans la seconde et enfin la mère du bourreau prenant fait et cause pour la victime dans la troisième. Il s'agit à chaque fois d'une courte description d'un événement traumatique lié à l'eau - piscine, rivière et mer. La victime n'est pas entendue et le garçon fautif, à chaque fois inconscient de ses actes, bête dans ses réactions et ridicule dans son positionnement machiste. Ce roman d'avertissement peut servir à mettre des mots sur des situations a priori banales dans leur quotidien mais qui révèlent les stéréotypes machistes de notre société.

Magalette

Trois nouvelles qui abordent dans ce petit recueil le moment malaisant où la volonté de l'Autre contraint la nôtre et nous oppresse dans une situation où l'on se sent pris au piège. La première et la plus longue « le plongeoir » se passe à la piscine municipale où Ady et la narratrice, deux jeunes adolescentes, se retrouvent sur le plus haut des plongeoirs, acculées par deux garçons plus âgés à sauter alors qu'elles sont terrorisées. Comment en sont-elles arrivées là ? C'est le mécanisme pervers qu'Elsa Devernois arrive à reconstituer dans ce court récit : dans la volonté de séduire ou de plaire, les adolescentes plaquent un sourire factice sur leur visage et cachent leur peur derrière des rires gênés. Ce ne sera que face à la détresse d'Ady que la juste colère de la narratrice la poussera enfin à réagir et à sortir de sa torpeur. Les deux garçons eux ne se sont même pas rendus compte que leur insistance transformait leur démonstration de force en un événement traumatisant pour les deux jeunes filles incapables de s'opposer à eux. Cette thématique se retrouve dans la deuxième nouvelle « Un saut dans la rivière » mais abordée cette fois-ci du point de vue du « bourreau ». Un jeune adolescent confié aux bons soins de son cousin plus âgé manque par deux fois se noyer, précipité violemment dans l'eau par son aîné. Ce dernier ne pense pas à mal et croit lui rendre service. Il apprendra certes à nager mais au détriment de sa relation avec son grand cousin qui ne pourra survivre à cet épisode traumatique. Soumis à la force physique de son aîné et à son sens « primitif » de la psychologie, Môme, le plus jeune, est dépassé par la situation et n'a pas suffisamment de force physique pour s'opposer ou d'opportunité pour crier. Enfin, la troisième et dernière nouvelle « C'est l'amour à la plage » se présente sous le même mode puisqu'il s'agit là encore d'une baignade forcée. Un adolescent de quinze ans et sa copine rejoignent la mère du garçon au bord de la mer. Ce dernier veut se baigner et entraîne la jeune fille mais il perd vite patience quand cette dernière hésite à s'immerger dans l'eau froide. Sans tenir compte de ses protestations, il s'agite autour d'elle jusqu'à la pousser vers l'eau plus profonde et la contraindre à y rester. L'originalité du récit est qu'il est narré cette fois-ci du point de vue de la mère restée sur le sable et témoin de la scène. Un recueil qui met en scène trois bourreaux ordinaires, bêtes et méchants, inconscients de leurs actes qui par leur positionnement en « dominants » écrasent la volonté de l'Autre. Trois situations de harcèlement physique et moral où l'eau tient une place importante par la peur primitive qu'elle génère souvent. Une manière de réfléchir efficacement sur le mécanisme de ces situations banales qui dérapent et où la violence s'invite. Efficace, simple à lire et à comprendre, un bon investissement pour un public adolescent.

Cathulu

Trois nouvelles mais deux thèmes communs: l'eau et le jeu qui se transforme en contrainte, en harcèlement. Trois points de vue  également: celui de la jeune fille que deux lourdauds voudraient contraindre à plonger; celui du harceleur qui oblige son cousin à apprendre à nager , en lui faisant frôler de peu la noyade; enfin celui du témoin passif, en l'occurrence la mère d'un ado qui voudrait contraindre sa copine à nager tout de suite alors qu'elle voudrait prendre son temps, jugeant l'eau trop froide.
Des situations en apparence anodines, dont les adultes ne prennent pas toujours la mesure du traumatisme qu'elles peuvent engendrer et qu'Elsa Devernois peint avec beaucoup de finesse et d'efficacité en quelques pages.


* INSTITUT CHARLES PERRAULT

Le plongeoir

Le livre est efficace, très accessible et se lit facilement. L’autrice a fait le choix de ne pas affirmer son propos de manière trop évidente, ce qui permet au lecteur de se questionner et de trouver les réponses par lui-même. Ainsi, bien que ce ne soit pas son but premier, Le plongeoir peut être une bonne porte d’entrée pour étudier la question du consentement dans les classes de collège.

Charlotte Guillon-Legeay

Mots-clés : nouvelles – adolescence – sexisme – nager – piscine – mer – consentement - respect


* Le BLOG de Manonlitetvadrouilleaussi
Je découvre avec ce livre, la maison d'édition Talents Hauts et leur collection Ego « Des romans courts et choc pour les ados qui disent Je ». Bien que très court (moins de 60 pages), ce recueil est une bonne porte d'entrée pour aborder avec les ados, les notions de consentement, de contrainte et de harcèlement physique et moral.


* Le BLOG de Sophielit

Oh quelle claque ! Si j'ai préféré le premier texte, chacun des récits est fort, efficace, punché, rempli de phrases géniales qui expliquent si bien la mécanique qui se met en place. « D'un coup, j'ai arrêté d'admirer leurs muscles. S'ils étaient là pour m'empêcher de retourner vers l'escalier, leurs muscles étaient juste un obstacle. Ils n'avaient plus rien d'excitant. »


* Le BLOG de LudivineBon

Avec l'été qui approche à grand pas, ce recueil de trois nouvelles qui filent le thème de l'eau s'avère un incontournable ! Derrière le visuel accrocheur, le thème du consentement est traité avec force. Sur la première de couverture, une jeune femme est assise sur le bord d'un plongeoir. Dans l'eau, le reflet menaçant de celui qui va la pousser... Elsa Devernois a une écriture impeccable. Les récits sont courts, mais terriblement percutants. Elle traite sans détour la question du harcèlement et de la violence ordinaire et banalisée qui fait pourtant froid dans le dos... C'est fort, engagé et la pertinence du propos nous invite à la réflexion ! Un grand bravo, c'est très réussi. 


* Le BLOG de StephGM

J'ai beaucoup aimé ces 3 nouvelles qui m'ont un peu glacée quand même... Qu'est-ce que le consentement et à partir de quand on est intrusif ou violent dans la vie de l'autre... J'ai beaucoup aimé la 3e nouvelle qui met en scène une femme qui assiste à une scène entre son fils qu'elle chérit et sa petite amie... Elle voit bien qu'il se passe quelque chose entre eux mais n'intervient pas, se l'interdisant au profit de quoi ? de l'apprentissage ? pour ne pas s'immiscer dans la relation de son fils ? Ces 3 nouvelles sont très bien pensées... et percutantes... A lire à haute voix à des ados avec un débat après !