C'est pas souvent qu'on ressent quelque chose comme cela quand on écrit mais là, allez, je lance les paris: mon livre "Le plongeoir" paru en mars 2021 aux éditions Talents Hauts et regroupant trois nouvelles sur le consentement, je le vois dans les best sellers de l'année. Ou de la décennie. En tout cas, il ne va pas passer inaperçu. Ma main à couper!
D'habitude, j'écris des histoires légères et pleines d'humour et j'adore ça. Mais, cette fois, j'ai eu envie d'écrire des textes hyper sérieux qui sortent des tripes (et de mon schéma habituel, donc). En quelque sorte mon "Tchao Pantin"!
Alors, on se retrouve dans quelques semaines et on verra si mes prédictions sont les bonnes.
A l'occasion, que vous vouliez me faire gagner ou non mon pari, n'hésitez pas à lire "Du haut plongeoir", "Un saut dans la rivière" et "C'est l'amour à la plage". Les textes sont courts mais ils ont pour mérite d'ouvrir la discussion et les débats jusqu'à plus soif !
Qu'est-ce que le consentement ? Est-ce que, quand on ne dit pas non, on dit oui ?
Et une pluie de bonnes critiques :
*
Télérama– Michel Abescat
Oppression
masculine, consentement, injonction à la virilité… Elsa Devernois
propose trois nouvelles écrites avec vivacité et justesse. Une
excellente base à la réflexion. Dès 13 ans.
Apparemment rien que de très banal. Des situations que chacun a
connues, sans y accorder plus que ça d’importance. Elsa
Devernois les présente avec finesse et sensibilité, en quelques
mots la scène prend vie, aucun détail n’est indifférent, les
dialogues sont justes et rapides. Et le malaise surgit car les trois
nouvelles qui composent ce court recueil montrent, derrière
l’apparente banalité, la violence qui s’y exerce, inacceptable
et pourtant quotidienne.
Et sans doute est-ce là la
principale force de ces textes qui traitent du consentement, et des
mécanismes de domination masculine en deçà de ses formes les plus
dramatiques. Pour en montrer le caractère systémique.
Écrites avec vivacité, ces trois
nouvelles, riches de détails quant à la manière dont s’exerce la
domination, sur l’injonction à la virilité et la difficulté pour
les victimes à dire non, constituent un excellent point de départ à
la réflexion et à la discussion collectives.
*
LECTURES ET PLUS
Avec
une belle lucidité, Elsa Devernois aborde le thème du consentement
chez les jeunes. Un sujet difficile à cerner et qui, pourtant, est
hyper présent dans notre quotidien.
Il n'est pas question ici de
consentement d'ordre sexuel comme on a pu le découvrir sous la
plume de Vanessa Springora. Et c'est peut-être ce qui rend ce
recueil de nouvelles si dérangeant dans toutes les interrogations
qu'il suscite et les comportements qui interagissent ici. Parce que
les situations évoquées, on les a tous connues et on n'en est pas
vraiment fiers.
(…) Ces trois situations, on
les a tous et toutes plus ou moins vécues. Elles nous parlent
d'autant plus qu'Elsa Devernois nous les expose sans faux-semblants,
avec une authenticité rare et en démontre les abus en toute
franchise. Cette notion de consentement est décidément bien
trouble. Comment, quand et où s'arrêter à temps pour ne pas
empiéter sur la liberté de ceux que l'on côtoie? C'est
d'autant plus pernicieux qu'on agit ainsi sans s'en rendre compte, en
toute bonne foi et qu'on ne comprend pas alors la réaction de
l'autre, celui sur qui on a agi sans son accord.
Avec tact et une grande sensibilité,
Elsa Devernois sait trouver les mots pour en parler et nous
confronter à nos attitudes et nos comportements sans aucun jugement.
C'est fort et puissant à la fois, et percutant.
Un recueil à mettre entre toutes
les mains et pas seulement celles des ados.
D'Elsa Devernois, aux éditions Talents
hauts.
Publié dans lectures
jeunesse, Pages
d'histoires
*
OPALIVRES
3 histoires courtes ayant en commun la natation et surtout la
domination masculine sur des adolescent.es qui se voient imposer
l’acte de plonger ou de nager. C’est parfois difficile de refuser
de faire comme les autres au risque de perdre face.
La difficulté à dire non est parfois pris comme un consentement
chez les hommes. Ces 3 nouvelles aident à réfléchir sur cette
différence.
Trois points de vue différents pour parler de
consentement, d’emprise et de domination avec les adolescents. Il
ne faut pas oublier que tout acte imposé génère de la peur et
l’absence de plaisir.
Ces trois histoires montrent la
difficulté à vivre une situation que l’autre a décidé à notre
place. On n’est pas loin du harcèlement sous une forme
insidieuse.
*
Mafamillezen «
Les textes, courts et percutants, sont faciles à parcourir, même
par les ados les moins portés à la lecture ! Leur auteur Elsa
Devernois, qui s’est déjà fait remarquer par plusieurs prix
prestigieux pour ses livres jeunesse (Prix Michel Tournier, Prix de
l’album de Brive) aborde en délicatesse des thèmes importants,
sans dramatiser mais en incitant à la réflexion.»
*
RICOCHET
Court et
percutant, à poursuivre utilement par une discussion sur le
harcèlement.
Les très courtes histoires
se suivent sans préavis, et on passe d’un personnage à l’autre
avec un effet de rebond intrigant. Il est toujours question d’eau –
piscine, étang ou mer – et de notion de consentement.
La première jeune fille ne supportera pas d’être forcée de
sauter du plongeoir, mais le fera volontiers à son rythme. Le garçon
suivant sera sans aucun doute traumatisé de l’apprentissage
express de la brasse que lui inflige son cousin plus âgé. La mère
de la dernière scène sourira devant la bêtise de son fils face à
sa copine pas contente qu’il l’oblige à se baigner dans le
froid. Par des longueurs (en crawl) détournées, Elsa Devernois fait
subtilement saisir que pouvoir n’est pas vouloir. Court et
percutant, à poursuivre utilement par une discussion sur le
harcèlement.(Sophie
Pilaire)
BLOG:
https://www.nouveautes-jeunesse.com/2021/03/le-plongeoir-elsa-devernois-talents-hauts-2021.html
Savoir
dire non.
À
la piscine, le plongeoir fascine et fait peur.
C'est le cas pour Ady et sa copine. Mais quand deux garçons
demandent qu'elles viennent les rejoindre, elles vont commencer
à s'approcher.
C'est alors qu'elles sont entraînées
contre leur gré jusqu'au plus haut des plongeoirs. Vont-elles
arriver à redescendre ? Quels seront leurs sentiments
après cette expérience
?
Dans une seconde histoire, le héros est chargé
de s'occuper de son jeune cousin. Il l'amène à la rivière où il
espère pouvoir bien s'amuser dans l'eau. Mais ce dernier est
terrifié.
Il ne sait pas nager...
Enfin le dernier récit propose le
regard d'un adulte sur le jeu de son fils qui tente d'empêcher
sa petite amie, pas prête à
nager dans l'eau froide, de rejoindre le sable.
J'ai
beaucoup aimé ce recueil. En trois courtes nouvelles, il nous
interpelle.
Savons-nous dire non ? Et ce refus est-il toujours entendu ? Pourquoi
?
Les trois histoires sont complémentaires. Il y a le
ressenti
de
la victime dans le premier cas, l'impression de bien faire de
l'agresseur dans le second cas et enfin la position de témoin.
Cela
permet au lecteur de vivre de différents points de vue la scène et
de mieux décoder ce
qui se passe.
L'ensemble met en lumière la question du
consentement et la nécessité de savoir
dire non, et le crier si
nécessaire.
A Lire !
*
BABELIO
FabtheFab
Elsa
Devernois est une autrice pour la jeunesse prolifique,
elle a publié plus de 250 histoires (édition et presse) de 1993 à
aujourd'hui.
Comme toujours dans la collection Ego, "des
romans courts et choc pour les ados qui disent je" , il s'agit
de dénoncer les violences faites aux femmes et apprendre aux jeunes
à dire non. Ces trois nouvelles
parlent bien du consentement. L'originalité tient à la place du
narrateur, tout d'abord la victime dans la première nouvelle, le
bourreau dans la seconde et enfin la mère du bourreau prenant fait
et cause pour la victime dans la troisième. Il s'agit à chaque
fois d'une courte description d'un événement traumatique lié à
l'eau - piscine, rivière et mer. La victime n'est pas entendue et
le garçon fautif, à chaque fois inconscient de ses actes, bête
dans ses réactions et ridicule dans son positionnement machiste.
Ce roman d'avertissement peut servir à mettre des mots sur des
situations a priori banales dans leur quotidien mais qui révèlent
les stéréotypes machistes de notre société.
Magalette
Trois nouvelles qui abordent dans ce petit recueil le moment
malaisant où la volonté de l'Autre contraint la nôtre et nous
oppresse dans une situation où l'on se sent pris au piège. La
première et la plus longue « le
plongeoir » se passe à la piscine municipale où Ady et la
narratrice, deux jeunes adolescentes, se retrouvent sur le plus haut
des plongeoirs, acculées par deux garçons plus âgés à sauter
alors qu'elles sont terrorisées. Comment en sont-elles arrivées là
? C'est le mécanisme pervers qu'Elsa
Devernois arrive à reconstituer dans ce court récit : dans la
volonté de séduire ou de plaire, les adolescentes plaquent un
sourire factice sur leur visage et cachent leur peur derrière des
rires gênés. Ce ne sera que face à la détresse d'Ady que la
juste colère de la narratrice la poussera enfin à réagir et à
sortir de sa torpeur. Les deux garçons eux ne se sont même pas
rendus compte que leur insistance transformait leur démonstration
de force en un événement traumatisant pour les deux jeunes filles
incapables de s'opposer à eux. Cette thématique se retrouve dans
la deuxième nouvelle « Un saut dans la rivière » mais abordée
cette fois-ci du point de vue du « bourreau ». Un jeune adolescent
confié aux bons soins de son cousin plus âgé manque par deux fois
se noyer, précipité violemment dans l'eau par son aîné. Ce
dernier ne pense pas à mal et croit lui rendre service. Il
apprendra certes à nager mais au détriment de sa relation avec son
grand cousin qui ne pourra survivre à cet épisode traumatique.
Soumis à la force physique de son aîné et à son sens « primitif
» de la psychologie, Môme, le plus jeune, est dépassé par la
situation et n'a pas suffisamment de force physique pour s'opposer
ou d'opportunité pour crier. Enfin, la troisième et dernière
nouvelle « C'est l'amour à la plage » se présente sous le même
mode puisqu'il s'agit là encore d'une baignade forcée. Un
adolescent de quinze ans et sa copine rejoignent la mère du garçon
au bord de la mer. Ce dernier veut se baigner et entraîne la jeune
fille mais il perd vite patience quand cette dernière hésite à
s'immerger dans l'eau froide. Sans tenir compte de ses
protestations, il s'agite autour d'elle jusqu'à la pousser vers
l'eau plus profonde et la contraindre à y rester. L'originalité du
récit est qu'il est narré cette fois-ci du point de vue de la mère
restée sur le sable et témoin de la scène. Un recueil qui met en
scène trois bourreaux ordinaires, bêtes et méchants, inconscients
de leurs actes qui par leur positionnement en « dominants »
écrasent la volonté de l'Autre. Trois situations de harcèlement
physique et moral où l'eau tient une place importante par la peur
primitive qu'elle génère souvent. Une manière de réfléchir
efficacement sur le mécanisme de ces situations banales qui
dérapent et où la violence s'invite. Efficace, simple à lire et à
comprendre, un bon investissement pour un public adolescent.
Cathulu
Trois nouvelles mais deux thèmes communs: l'eau et le jeu qui se
transforme en contrainte, en harcèlement. Trois points de vue
également: celui de la jeune fille que deux lourdauds voudraient
contraindre à plonger; celui du harceleur qui oblige son cousin à
apprendre à nager , en lui faisant frôler de peu la noyade; enfin
celui du témoin passif, en l'occurrence la mère d'un ado qui
voudrait contraindre sa copine à nager tout de suite alors qu'elle
voudrait prendre son temps, jugeant l'eau trop froide.
Des
situations en apparence anodines, dont les adultes ne prennent pas
toujours la mesure du traumatisme qu'elles peuvent engendrer et
qu'Elsa
Devernois peint avec beaucoup de finesse et d'efficacité en
quelques pages.
*
INSTITUT CHARLES PERRAULT
Le
plongeoir
Le
livre est efficace, très accessible et se lit facilement. L’autrice
a fait le choix de ne pas affirmer son propos de manière trop
évidente, ce qui permet au lecteur de se questionner et de trouver
les réponses par lui-même. Ainsi, bien que ce ne soit pas son but
premier, Le
plongeoir
peut
être une bonne porte d’entrée pour étudier la question du
consentement dans les classes de collège.
Charlotte
Guillon-Legeay
Mots-clés
: nouvelles – adolescence – sexisme – nager – piscine – mer
– consentement - respect
*
Le BLOG de Manonlitetvadrouilleaussi
Je
découvre avec ce livre, la maison d'édition Talents Hauts et leur
collection Ego « Des romans courts et choc pour les ados qui
disent Je ». Bien que très court (moins de 60 pages), ce
recueil est une bonne porte d'entrée pour aborder avec les ados, les
notions de consentement, de contrainte et de harcèlement physique et
moral.
* Le BLOG de Sophielit
Oh quelle claque ! Si j'ai préféré le premier texte, chacun des
récits est fort, efficace, punché, rempli de phrases géniales qui
expliquent si bien la mécanique qui se met en place. « D'un coup,
j'ai arrêté d'admirer leurs muscles. S'ils étaient là pour
m'empêcher de retourner vers l'escalier, leurs muscles étaient
juste un obstacle. Ils n'avaient plus rien d'excitant. »
* Le BLOG de
LudivineBon
Avec l'été qui approche à grand pas, ce recueil de trois
nouvelles qui filent le thème de l'eau s'avère un incontournable !
Derrière le visuel accrocheur, le thème du consentement est traité
avec force. Sur la première de couverture, une jeune femme est
assise sur le bord d'un plongeoir. Dans l'eau, le reflet menaçant
de celui qui va la pousser... Elsa
Devernois a une écriture impeccable. Les récits sont courts,
mais terriblement percutants. Elle traite sans détour la question
du harcèlement et de la violence ordinaire et banalisée qui fait
pourtant froid dans le dos... C'est fort, engagé et la pertinence
du propos nous invite à la réflexion ! Un grand bravo, c'est très
réussi.
*
Le BLOG de StephGM
J'ai beaucoup aimé ces 3 nouvelles
qui m'ont un peu glacée quand même... Qu'est-ce que le consentement
et à partir de quand on est intrusif ou violent dans la vie de
l'autre... J'ai beaucoup aimé la 3e nouvelle qui met en scène une
femme qui assiste à une scène entre son fils qu'elle chérit et sa
petite amie... Elle voit bien qu'il se passe quelque chose entre eux
mais n'intervient pas, se l'interdisant au profit de quoi ? de
l'apprentissage ? pour ne pas s'immiscer dans la relation de son fils
? Ces 3 nouvelles sont très bien pensées... et percutantes... A
lire à haute voix à des ados avec un débat après !